1768-03-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles de Brosses, baron de Montfalcon.

Je vous supplie Monsieur de vouloir bien excuser ma courte lettre et mon long mémoire.
Je me flatte que vous ne mépriserez ny mon amitié, ny l'estime du public, ny la mienne, ny l'attachement que j'aurai pour vous. Lisez et jugéz. Vous sentez bien que ma famille est obligée de présenter requête pour faire casser la clause insérée par Girod et pour demander réparation. Pour moy je ne demande que votre amitié, un peu de justice, et un procédé généreux dont vous n'aurez pas à vous repentir. Si vous m'aviez connu monsieur j'aurais fait à Tourney le même bien que j'ay fait à Tourney. Je méritais plus votre confiance que Girod. Tout dépendra de vous. J'ay l'honneur d'être avec tous les sentiments qu'un procédé noble fortifiera dans mon cœur

Monsieur

Votre très humble et très obéisst serviteur

Voltaire