Samedi matin [19 March 1768]
Mille Remerciments notre bon ami de toutes les peines que vous vous Estes donné pour nous, il ne s'agit plus que de faire à mr de Voltaire La proposition de Lui donné 150/m.
Livres argent Comptant de sa terre paÿé tout de suite, vue La proposition de mr Jacob Tronchin. La nôtre me paroit plus avantageuse mr de Voltaire aÿant en ce moment besoin d'arjent. Vous savez notre ami, L'envie extrême que nous avions d'acquérir cette terre, Combien elle nous Convenoit, mais aussi vous Connoissez L'Etat de notre fortune, elle est trop bornée pour sacrifier davantage. Cela nous est impossible, si L'on ne fait pas à mr de Volt. de proposition plus avantageuse d'icy à quelque tems, La nôtre sera toujours La même, il y peut Compter et nous obligera sensiblement de nous accorder La préférence.
Nommé nous à mr de Vol., il est juste qu'il connoisse Les personnes qu'il a voulu obliger en votre Considération. D'ailleurs c'est une famille à La quelle mr de Vol. et mde Denis ont toujours témoignés beaucoup d'honnêtetez et d'amitié. Dite lui que nous en Conservons Le souvenir avec Reconnoissance et assurer Le de notre obéissance et de notre admiration.
Mon Cher monsieur en Cas que mr de Voltaire ce décide en notre faveur, ce dont je ne Consserve aucune Espérance avec un violent chagrin Etant très naturel de vendre auplus offrant faite nous L'amitié de vous informer si Les acquisitions qu'il a faite dans sa terre sont de L'ancien dénombrement, et en quoi elle Consiste. Bonjour, Recevez mille assurances d'amitiés de La part de mon mari et de la mienne. Si vos gens sont occupés disposer des nôtres pour porter votre lettre à Fernex, et faite nous Le plaisir de nous faire part de la Réponse du grand homme.