à Montbéliard le 24 8^bre 1754

Monsieur,

Vous avez fort bien fait de ne point remonter les 2/3 de la 5^e partie de la Disme en grain du Ban d'Altolsheim puisqu'on ne peut point avoir en même Tems le Tiers restant appartenant à des Enfans mineurs, et qu'on craint même qu'il n'y ait dans la suite des difficultés à essuyer avec ces derniers pour la part qui vient d'être venduë au plus offrant. On trouvera peut-être cy-après quelqu'autre occasion plus favorable de faire cette acquisition.

Je me flatte que vous vous donnerez tous les soins possibles de rembourser à M^r le Banquier de Turckheim les 7031^lt 5^s qu'il vous a avancées pour payer M. de Voltaire et que vous tâcherez de satisfaire avec la derniére exactitude ce Créancier peu Complaisant, sans que vous ayiez besoin de vous procurer par Emprunt les fonds dont vous aurez besoin pour le contenter….

J'ai l'honneur d'être avec une parfaite Considération,

Monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur,

R. D. Gemingen