Berne le 21 fév. 1768
Monsieur,
J'ay resceus Mecredi dernier 17 du Courant, à la fois les deux lettres dont vous m'avés honoré le 13 et le 16.
La première, Come vous me L'observés à Effectivement Croisé Celle, que j'ay eus L'honeur de vous Ecrire le mesme jour. Vous verrés Mon Cher Seigneur par la cy jointe Gasette, que j'ay remplis vos bien Justes Désirs, et que les miens, ne L'onts pas Estez (malgré mes ordres données) par L'Emplacement de la première Révoquation, que je ne pouvois presvoir et que j'ay très sensuré, au Moment mesme que j'eu veû la Gasette. Soyés assuré Monsieur que rien de pareil ne paroistra plus. Mes ordres pour une fois et touttes sont au point, que le Nouveaux Gasettier bien sûrement ne hasardera plus rien dan ce Goût. C'est un nomé de Lorme cy devant Chanoine à Vienne En Daufiné celon moy très movais Et misarable sujet que Mess. Ficher onts tirées de Geneve. Rien de bon nous en vient icÿ. Par là mesme il est très fort au dessous de vous de resevoir des excuses d'un pareil Personage, Le Papier Public pare à tout.
Je vous rends mille grâces des soings que vous vous donés Monsieur pour me procurer un Exemplaire dées Annales de L'Empire car je ne sçais où le trouver. Je me feray un vray plaisir de les rescevoir et Ce que vous aurés et trouverés de nouveau de tems â autres et une veray feste de vous Convincre de la Considération très distingué avec la quelle J'ay L'honneur d'estre
Monsieur
Vostre très humble et très obéissant serviteur
L'avoÿer Comte d'Erlach