Le 5 de fév. 1749

Ce n'est pas Memmon qui m'ennuye mon cher Voltaire, c'est votre scyatyque, dont j'attends avec jmpatience des nouvelles que vous en soyez quitte.
Nous mangons vos bon bon tout nostre sous. Vostre soings à nous les envoyer en fait la plus agréable douceur. A la place de cela je vous envoye Le Philosophe chrétien qui a estez contynuez depuis vostre Départ. Memon djra bien qu'yl y a de la folie de vouloir estre sage, mais du moins jl est permis de se l'jmaginez. Il ne mérite pas un moment de vostre temps perdu pour le parcouryr, mais jl cognoist vostre indulgence pour se présenter devant vous. Faict luy dont grâce en faveur du bonheur qu'yl cherche et que vous luy procurerez si vous le jugez digne de vous occupez un moment. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Stanislas, Roy