Je vous prie mon cher Tiriot de fermer la bouche à ceux qui m'imputent une épigramme contre mr Roy que je n'ay point vue, et que probablement je ne veray point.
Je puis avoir sujet de me plaindre de luy, mais je ne veux faire de ma vie de vers contre personne. C'est une vangeance indigne que je mépriseray toujours. On avoit glissé le nom de Roy dans l'épître sur la calomnie dont il a couru tant de copies informes. On avoit mis Roy la chansonne au lieu de on la chansonne. C'étoit aparemment dans le dessein de me brouiller avec luy. On dit qu'il a fait des vers contre moy pendant mon absence. Je ne veux pas croire qu'il ait eu la lâcheté d'outrager un homme qui étoit malheureux. Tout ce que je puis vous dire c'est que je n'ay vu ny les vers qu'on luy atribue contre moy, ny ceux qu'on prétend que j'ay faits contre luy.
N'oubliez pas le soupé de demain. Farewell.
ce lundy [c. 20 March 1735]
Envoyez moy donc l'épître de melle Deseine à ses confrères de l'académie française