13 janvier [1768]
Mon cher confrère, savez vous bien que je n'ai point votre joueur anglais?
Vos Mœurs du temps ont été parfaitement exécutées sur notre petit théâtre. Nous tâcherons de ne pas gâter votre joueur. Envoyez le nous par le contreseing de m. Jannel qui aura volontiers la bonté de s'en charger. Nous aimons fort les comédies intéressantes: multœ sunt mansiones in domo patris mei mais il paraît que pater meus a une maison à la comédie française dont les acteurs font bien mal les honneurs. Pater meus est mal en domestiques; il est servi à la comédie comme en Sorbonne.
Je suis enchanté que vous m'aimiez toujours un peu; cela regaillardit ma vieillesse. Je présente mes respects à celle qui vous rend heureux et qui vous a donné un enfant lequel ne sera pas certainement un sot.
Vivez heureusement, gaiement, et longtemps. Je souhaite des apoplexies aux Riballier, aux Larcher, aux Cogé; et à vous, mon cher confrère, une santé aussi inaltérable que l'est mon attachement pour vous.
Si m. Duclos se souvient encore de moi, mille amitiés pour lui, je vous prie.