29 x^bre 1767, à Ferney

Eh bien, le diable qui se mêle de toutes les affaires de ce monde, et qui détruit toutes les bonnes œuvres, ne vient-il pas d'arrêter tout net m^r De Chardon lorsqu'il allait raporter l'affaire des Sirven?
Le parlement ne lui fait-il pas une espèce de procez criminel pour avoir raporté devant le Roi l'affaire de la Cayenne? Le Roi est à la vérité indigné contre le parlement; mais le procez des Sirven n'en est pas moins retardé. Je vais animer M^r de Chardon, il est un de nos philosophes, et on verra peut être à la fin que la philosophie est bonne à quelque chose.

La facétie de la Sorbonne contre Belisaire parait enfin. Elle ressemble aux pièces nouvelles de cet hiver, elle est siflée; mais le nonce la dénonce à Rome comme scandaleuse; et cette dénonciation du dit nonce est encor siflée. La condamnation de Rome le sera aussi. Et de rire!

Je ne ris point sur les Sirven, je suis surtout très sérieux quand je vous renouvelle mon tendre et inviolable attachement.

V.