1767-12-22, de George Keate à Voltaire [François Marie Arouet].

J'avois l'honneur mon cher Monsieur de vous adresser une Lre angloise de Bruxelles le 10me d'Août, et depuis mon Retour en Angleterre J'ai attendu avec Impatience de recevoir de vos Nouvelles.
Pendant que vous écrivez pour tout le monde Il ne faut pas oublier d'écrire à ceux qui vous aiment, et qui conserveront à jamais des Amitiés pour vous. Ces deux mots Vivo et valeo me suffisent, mais Je ne puis pas m'en dispenser.

Il n'y a rien de nouveau chez nous digne de votre attention, le monde va à l'ordinaire, le Luxe domine, et touttes sortes des Vivres ont acquises une cherté affreuse.

Je vous enverrai en quelques semaines d'ici un poème sur Ferney, qui ne sera pas J'espère tout à fait indigne de votre protection. J'ai pris pour modelle les vers que je vous donnai autrefois sur St Jean, et J'en ai conservé quelques peu.

Adieu mon cher monsr, faites moi le plaisir de sçavoir que vous ne m'oubliez pas.

Keate

P. S. Je voudrais sçavoir si Messrs Cramer ont imprimés en Tems réguliers, les ouvrages que vous avez écrits, depuis que le 17 volumes étoient donnés.

Il y a de l'apparence que les Troubles de Geneve ne finissent pas encore.