18 xbr 1767
Le solitaire à qui mr de Pomaret a écrit, a tenté en effet tout ce qu'il a pu pour servir des citoyens qu'il regarde comme ses frères, quoiqu'il ne pense ni comme eux, ni comme leurs persécuteurs.
On a déjà donné deux arrêts du conseil en vertu desquels tous les protestants sans être nommés peuvent exercer toutes les professions et surtout celle de négociants. L'édit pour légitimer leurs mariages a été quatre fois sur le tapis au conseil privé du roi. A la fin il n'a point passé pour ne pas choquer le clergé trop ouvertement; mais on a écrit secrètement une lettre circulaire à tous les intendants du royaume: on leur recommande de traiter les protestants avec une grande indulgence. On a supprimé et saisi tous les exemplaires d'un décret de la Sorbonne aussi insolent que ridicule contre la tolérance. Le gouvernement a été assez sage pour ne pas souffrir que des pédants d'une communion osassent damner toutes les autres de leur autorité privée. Les hommes s'éclairent, et le contrains les d'entrer paraît aujourd'hui aussi absurde que tyrannique.
M. de Pomaret peut compter sur la certitude de ces nouvelles et sur les sentiments de celui qui a l'honneur de lui écrire.