28e fév: 1767
Chancelier de Belisaire, on me dit que la Sorbonne demande des cartons.
Ce n'est pas Belisaire qui est aveugle, c'est la Sorbonne. Voicy les propres mots d'une Lettre de l'Impératrice de Russie en m'envoiant son édit sur la tolérance, ‘L'apothéose n'est pas si fort à désirer que l'on pense, on la partage avec des veaux, des chats, des ognons, et cœtera, et cœtera, etca. Malheur aux persécuteurs, ils méritent d'être rangés avec ces divinités là!’
Elle ambitionera vôtre suffrage, mon cher confrère, dès qu'elle aura lu vôtre Belisaire, et n'y fera pas assurément de carton. Cet ouvrage fera du bien à nôtre nation, je peux vous en répondre. Tout ce que je vous écris est toujours pour made de Geoffrin, car j'ai la vanité de croire que je pense comme elle. Si le roi de Pologne et l'impératrice de Russie ne s'entendaient pas sur la tolérance je serais trop affligé.
Bonsoir mon cher confrère, jouïssez de vôtre gloire, et du ridicule des docteurs.
V.