1767-08-22, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis François Armand Du Plessis, duc de Richelieu.

Vous m'avez ordonné monseigneur de donner dix louis d'or à Gallien, mais voicy un compte de 722lt9s dont je vous enverrai tous les articles signés quand j'aurai achevé de tout payer.
De la façon dont il y allait sa personne revenait à deux mille livres par an. Il a un frère qui a été à Maroc à meilleur marché. Je crois qu'il aura toutte sa vie la reconnaissance qu'il vous doit, que Mr Hennin le stilera, et le fera baucoup travailler. Son poste qui lui vaut mille francs par an outre le logement, la nouriture et le chaufage, poura bientôt luy valoir plus de cent louis d'or en vertu d'un arrangement pour les certificats de vie, et pour les passeports. Plus il aura, plus il devra vous être obligé. Il parait être pénétré de vos bontez.

J'eus l'honneur de vous adresser par la dernière poste deux exemplaires de la nouvelle édition des Scites, l'une pour vous, l'autre pour le théâtre de Bordaux, mais j'implore toujours votre protection pour le Fontaineblau prochain.

J'espère avant de mourir vous envoier un petit divertissement pour vous amuser dans votre Royaume. Conservez moy vos bontez et agréés mon attachement et mon respect.

V.