1767-08-03, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Je vous prie, mon cher ami, de vouloir bien envoyer ce petit billet à Briasson.
Les voitures sont si rares et tardent si longtemps qu'il n'y a d'autre moyen que d'envoyer ces petits paquets par la poste l'un après l'autre.

J'ai fait chercher l'ingénu dont vous me parlez. On ne le connaît point. Il est très triste qu'on m'impute tous les jours non seulement des ouvrages que je n'ai point faits, mais aussi des écrits qui n'existent point. Je sais que bien des gens parlent de l'ingénu, et tout ce que je puis répondre très ingénument, c'est que je ne l'ai point vu encore.

Ayez la bonté, je vous prie, de faire parvenir cette lettre à m. de la Vaysse de Vidou. Je m'intéresse toujours bien vivement à l'affaire des Sirven, malgré tous les La Beaumelle du monde.

Vous avez vu par la lettre au sr Cogé combien je dois avoir de circonspection. L'hydre lève ses têtes, et nous n'avons point d'Hercule.