4 mai 1767
Je vois mon cher ami, qu'il y a dans le monde des gens alertes qui ont dévalisé les licenciés espagnols que je vous avais envoyés.
A l'égard de la seconde édition de la destruction des Jésuites, je ne compte pas qu'elle soit sitôt prête, attendu la négligence et l'imbécillité des gens qui s'en sont chargés. J'envoie à m. d'Alembert un exemplaire de sa lettre au conseiller, par m. Neker. Il doit vous faire remettre aussi des chiffons qui ne valent pas cette lettre: deux Zapata, et deux Honnêtetés. Je suis bien faible, bien languissant, mon cher ami; c'est un grand effort d'écrire de ma main. Mon cœur vous en dit cent fois plus que je ne vous en écris. Ah qu'importe que les jésuites soient chassés d'Espagne s'il n'est pas permis de penser en France!