1767-04-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Henri Rieu.

Mon cher corsaire, je vous répète qu'il faut se hâter sans quoi vous serez prévenu.
Je travaille continuellement à rendre votre édition plus curieuse. Voici un petit changement pour le 1er acte qui n'est pas indifférent. C'est à la 3e scène entre les deux vieillards:

HERMODAN

Il est bien malheureux.
Il fut libre!

SOZAME

Ah! crois moi, ces lauriers sont affreux.
Fouler aux pieds le faible et corrompre le brave,
Etre esclave à la cour et rendre un peuple esclave,
Ramper pour s'élever, c'est le destin des grands.
Cette erreur orgueilleuse a trompé mes beaux ans.
Enfin, Cirus sur moi répandant ses largesses, etc.

Envoyez moi, je vous prie, les épreuves, et probablement à chaque épreuve je vous donnerai du nouveau.