18e Mars 1767
Je doute fort, mon cher Cicéron, que le conseil de Berne ajoute rien à la modique pension qu'il fait aux Sirven; c'est beaucoup s'il la continue.
Mr Seigneux De Correvon à qui vous écrivez, ne peut nous être d'aucun secours, il n'a que sa bonne volonté.
Je sens bien que la réconciliation du premier président avec le parlement de Toulouse, peut nous être défavorable; mais j'espère que le conseil ne voudra pas se relâcher sur le droit qu'il a de prononcer des évocations que la voix publique demande, et que l'équité éxige. Les conseillers d'état et les maîtres des requètes, paraissent penser unanimement sur cette affaire. Vôtre mémoire vous fait beaucoup d'honneur, il a consolé ce pauvre Sirven. Je vous l'enverrai dès que le tribunal qui doit le juger sera nommé. Cinq années de désespoir ont un peu affaibli sa tête; il ne répondra peut être qu'en pleurant, mais après vôtre mémoire je ne sçais rien de plus éloquent que des pleurs.
Mr Seigneux de Corrévon voulait l'engager à faire travailler Mr Loiseau, vous pensez bien qu'il n'en fera rien. J'imagine que rien ne sera décidé qu'après Pâques. J'éxécuterai tous vos ordres ponctuellement et au moment que vous prescrirez.
Bien des respects à madame De Canon.