1767-02-21, de Voltaire [François Marie Arouet] à David Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches.

Corrections, acte 5e scène 2de

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SOZAME

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Tous mes ressentiments sont changés en regrets.

OBEIDE

Avez vous bien connu mes sentiments secrets?
Dans le fond de mon cœur avez vous daigné lire?

SOZAME

Mes yeux t'ont vu pleurer sur le sang d'Indatire,
Mais je pleure sur toi dans ce moment cruel;
J'abhorre tes serments.

OBEIDE

Vous voiez cet autel,
Ce glaive dont ma main doit fraper Athamare,
Vous savez quels tourments mon refus lui prépare. —
Après ce coup terrible — et qu'il me faut porter
etca page 66

Ces gens là paraissent bien acharnés, mon cher colonel, et ils sont bien ennemis d'eux mêmes. Nous ne pouvons y atteindre, dit Montagne, vengeons nous par en médire. Le renard qui trouvait les raisins trop verds a laissé, ce me semble, une nombreuse postérité. Je vois avec plaisir que vous ne vous laissez pas abattre par vos ennemis. Vous êtes un brave homme qu'on n'intimide point. N'y aura t'il pas de l'indiscrétion à moi de vous proposer ce petit changement que j'ai fait à la scène 2de du 5e acte entre Obeide et son père? Cette correction m'a paru absolument nécessaire. Je vous suplie de la faire porter sur les deux rôles et sur la pièce. J'espère toujours venir vous entendre, je me flatte que vous m'avertirez du jour.

Les affaires de Genêve sont toujours au même point, et le pauvre païs de Gex bien accablé.