à Ferney 10e février 1767
Sera-t-il possible que je ne jouisse pas, Monsieur, Du plaisir de vous entendre, et d'être témoin de L'honneur que toute votre famille daigne faire aux petits amusements de mon Loisir?
Si ma santé ne me permettait pas de venir à Lausanne; je vous supplierais aumoins de passer par Ferney quand vous retournerés en France. J'écrivis à Monsr Constant le jour qu'il partit pour vous aller voir, il ne reçut point ma lettre, mais je ne veux pas tenir pour perdus les homages et les remerciments dont elle était pleine. Je vous prie qu'il ne les ignore pas. Vous savés avec quel attachement inviolable, je suis dévoué pour toute ma vie à tout ce qui vous entoure.
Où est le tems où j'assistais à vos répétitions et où j'étais encore assés jeune pour faire le vieillard sur le théâtre de Monrepos. Hélas je suis trop vieux aujourd'hui pour jouer les rôles de vieux, mais mon coeur sera toujours jeune pour vous.
V.