1767-02-04, de Voltaire [François Marie Arouet] à Graf Johann Hartwig Ernst von Bernstorff.

Monsieur,

La famille Sirven qui va manifester à Paris son innocence, et les bienfaits de Sa Majesté, a dû remercier aujourd'hui Vôtre Excellence de ces mêmes bienfaits dont elle vous est redevable.

Je ne vous dois pas moins de reconnaissance, Monsieur, de la Lettre du Roi dont vous m'avez procuré la faveur. J'y reconnais un monarque pénétré de vos principes. On juge du Prince par le ministre, et du ministre par le Prince. Il y a plus de cent ans que la bienfaisance est assise sur le Trône de Dannemarck. Heureux le païs ainsi gouverné!

Permettez, Monsieur, qu'avec mes très humbles remerciements, je vous adresse ceux que je dois à Sa Majesté.

J'ai l'honneur d'être avec beaucoup de respect

Monsieur

De Vôtre Excellence

le très humble et très obéïssant serviteur

Voltaire