1767-01-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Nous sommes délivrés de la famine, mon cher ami, par les bontés de M: Le Duc De Choiseul.

J'ai tellement refondu les Scythes, que l'édition de Cramer ne peut plus servir à rien, et qu'il faut en faire une autre. Voicy la préface en attendant la pièce. J'ai été bien aise de rendre un témoignage public à Tonpla. Ce n'est pas que je sois content de lui. On dit qu'il laisse élever sa fille dans des principes qu'il déteste. C'est Orosmade qui livres ses enfans à Arimane. Ce péché contre nature est horrible. Je me flatte qu'il sèvrera enfin un enfant qu'il a laissé nourir du lait des furies.

L'affaire de la Doiret nous donne toujours de vives inquiétudes. Je crains qu'elle ne finisse, parce qu'elle peut finir tristement. Je reste dans mon lit, en attendant que j'aie des montagnes de neiges et de glaces à traverser.

Je vous embrasse du fond de mon cœur, E: L: