1767-01-04, de Marie Louise Denis à Pierre Michel Hennin.

Ce n'est rien monsieur de ne savoir comment nous enverons et comment nous receverons nos lettres, comment nous aurons à manger, et d'où nous pourons tirer les provisions nécessaires.
On vient àbout de tout cela. Mais d'être privée de l'honneur de vous voir, est une chose très importante pour moi. Du moins monsieur Dupuits nous dira de vos nouvelles, et combien nous nous intéressons à la position où vous êtes actuelement. Je disais à l'embassadeur Comment le pauvre monsieur Enin va reste là tout seul? Mr de Thaules répondit, il est trop heureux, il sera le maitre. Ce dont je suis bien sûre c'est que vous serez le consiliateur, et que Geneve vous devra sa tranquilité. Ils vous aiment tous à la follie. J'ai une grâce à vous demander, c'est de laisser à Dupuits son fermier. Tout ce qu'on vous a dit est très faux. C'est un bon homme qui ne se mesle de rien, qui est retiré à la campagne depuis trois ans parce qu'il est près qu'aveugle et qui ne ce soussie point du tout des représantans. Il est vrai que je ne me soussie guère de lui nom plus, mais j'avoue que je serais désollée que par ce que les genevois sont des insolans, la ferme de Dupuits fût abbandonnée. Cette avanture lui coûterait plus de deux mille écus. Tirez nous de là comme vous pourez. Je n'ai pas besoin que vous me rendiez ce service pour être à jamais votre plus fidelle et plus inviolable amie.

Denis