1766-12-05, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jacques Lacombe.

Il y a une terrible faute, Monsieur, ou je suis bien trompé, à la page 178.
La voicy.

Il n'y a eu aucun exemple de proscription excepté chez les Juifs.

Il manque certainement là quelque chose. Il y a aparemment, dans la première antiquité connue. Je vous en avertis aussitôt que je reçois vôtre paquet, afin que vous aiez la bonté d'y apporter un prompt remêde.

Je n'ai pu avoir encor un petit écrit sur Jean Jaques qu'on j'avait promis. Je vous prie, Monsieur, de m'envoier le poëme de mr D'orat sur la déclamation dès qu'il paraîtra; et de me dire quel est l'auteur de l'avis au prétendu sage.

Mon ami m'écrit que vous pourez faire paraître quand il vous plaira vôtre pâté froid. Il dit que ses petits pâtés chauds, quoi qu'ils soient sortis du four il y a quinze jours, ne seront pas servis sitôt sur table.

S'il y a quelque chose de nouveau vous me ferez plaisir de m'en faire part.

Mr De Laharpe travaille chez moi à une Tragédie qui poura être prête à Pâques. J'espère qu'elle réussira et que vous m'imprimerez.

Dites moi, je vous prie, si vous avez entendu parler d'un livre en deux volumes, intitulé Les Erreurs historiques et dogmatiques De Voltaire, par un faquin d'ex-jésuite nommé Nonotte. Est-il connu à Paris? Il est détestable; serait on assez sot pour qu'il eût quelque vogue?

Je vous embrasse de tout mon cœur, et je compte toujours sur vôtre amitié.

V.