28 9bre 1766
Je reçois, mon cher ami, votre lettre du 20 9bre.
Le roi ne pouvait s'y prendre plus paternellement pour apaiser les troubles de Geneve. Il fera dans cette taupinière ce qu'il a fait dans son royaume. Il a éteint les querelles indécentes et dangereuses des parlements et des évêques. Il a tout remis dans l'ordre, et je joins dans les titres que je lui donne, le nom de Sage à celui de bien-aimé.
M. Boursier écrit à m. Dalembert. Vous voyez bien qu'il ne vous trompait pas quand il disait qu'on pouvait absolument compter sur les offres de son correspondant. Ces offres ne sont point du tout à rejeter. Il n'y a point à la vérité de fortune à faire mais on aura sûreté et protection.
M. du Cré dit qu'il vous a envoyé un paquet par votre directeur, et il suppose que vous l'avez reçu. Je crois que ce paquet doit être parti de Lyon. N'avez vous point vu m. l'abbé Mignot depuis qu'il est de retour à Paris?
Je crois que l'affaire de m. de Lamberta réussira.
Adieu, mon cher ami; je vous écris à bâtons rompus et fort à la hâte étant entouré de monde et accablé de maladies. Mille compliments je vous prie à m. Tonpla.
N. B. On m'a envoyé la justification de Rousseau. Quel est le sot qui a écrit cette sottise? Est il vrai que c'est le libraire Pankouke? En ce cas il est digne de seconder le docteur Pansophe.
Encore un petit mot: m. de Beaumont a-t-il vu l'avis au public?