Paris ce 21e7mbre 1766
Monsieur,
Il n'est que trop vrai; dans tous les temps des imposteurs ont cherché par de noires calomnies à obscurcir les réputations les plus brillantes.
Supérieur à la plupart des hommes par la beauté du génie, les talents, et l'étendue des connaissances, vous avez été plus exposé qu'un autre aux traits de l'envie; mais cette supériorité même vous en a fait triompher. Votre siècle applaudit à votre mérite, et la postérité souscrira aux justes éloges que vous recevrez.
Pour confondre l'imposture dont vous vous plaignez, et qui attaque en même temps un prince si estimable par son zèle patriotique et son amour pour le roi, le moyen le plus sûr est, je crois, de vous envoyer la lettre que vous me fîtes l'honneur de m'écrire en date du 24 janvier 1761, telle que je la fis imprimer alors à la suite de ma dissertation sur la langue italienne, avec ma réponse, et de certifier qu'elle est en tout conforme à l'original. Vous trouverez ce certificat signé de ma main au bas de cette lettre imprimée que je vous envoie; vous en ferez tel usage que vous voudrez; si ce moyen ne suffisait pas, je vous prie de m'en indiquer un autre que j'emploierai avec ardeur, ne désirant rien plus que de vous prouver mon zèle et de me conformer à vos intentions. Je suis avec respect
Monsieur
Votre.