1766-05-24, de Marie Louise Denis à Jean Robert Tronchin.

Mr Camp m'a dit Monsieur que vous vouliez me plasser l'argeant que vous avez bien voulu garder entre vos mains, et que vous me proposez des Contracs sur la provence de Langdoc.
Faites comme vous le jugerez à propos, ma Confience en vous est entière. Je ne doute pas que l'emploi ne soit bon puis que vous le jugez tel. J'espère sur ma petite fortune comme sur tout le reste que vous voudrez bien m'honnorer de vos Conseils. J'en fais un très grand cas, ainsi que de votre amitié. Je vous prie de me la Conserver. Je voudrais être aportée de la mériter. Je mende à mon beau frère de vous prier de me plasser dix mille écus en tout. Il vous fournira l'argeant en surplus du billet pour completter la somme. Il y a très longtemps que je n'ai vu le Conseiller. J'ai été malade tout le printemps, et je sors d'une fluction violante, ce qui m'a empêché d'avoir l'honneur de vous écrire plus tos. Je Comte cet été donner quel que rendez vous à Mr votre frère aux Délices. Vous Connoissez mon attachement à la tribu Tronchain, elle ne peut finir qu'avec ma vie.

Je souhaite que vous soiés tous heureux, et que lors que vous retournerez à Geneve vous y trouviez la paix. Ne doutez jamais Monsieur des sentimens avec les quels j'ai l'honneur d'être

Votre très humble et très obbéissante servante

Denis