1766-03-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Catherine Josephte de Pougny de Guillet, baronne de Monthoux.

Madame,

Je suis très sensible à la confiance que vous daignez me témoigner, et aussi touché des embarras où vous êtes qu'incapable d'y porter remède.
Je vois que vous n'avez d'autre parti à prendre que celui d'obtenir des délais des créanciers qui vous pressent. C'est une affaire de conciliation à laquelle vous emploierez sans doute les amis que vous pourez avoir à Turin ou à Chambéry. Je ne suis qu'un étranger, je ne connais aucun de vos créanciers; je voudrais qu'ils en usassent tous comme moi. Je m'intéresserai toujours à ce qui vous regarde. J'ai l'honneur d'être avec bien du respect

Madame

Vôtre très humble et très obéïssant serviteur

Voltaire