Genêve 10e juillet 1765
Vous pardonnez sans doute, Monsieur, à un vieillard malade, les délais que son triste état le force de mettre à ses réponses.
J'ai lu avec un extrème plaisir l'héroïde que vous avez bien voulu m'envoier. Vous me demandez des avis, ils sont assez inutiles quand l'ouvrage est imprimé, et d'ailleurs vous n'en avez pas besoin. Les avis sont toujours des objets de dissertation qui éxigent plutôt des entretiens que des lettres. Vous ne me parlez point de l'édition de Racine; je souhaitte que ceux qui se sont chargés de cet ouvrage aient autant de goût que vous. Pardonnez à mon triste état si ma Lettre n'est pas plus longue. J'ai l'honneur d'être avec toute l'estime que je vous dois, Monsieur, vôtre très humble et très obéïssant serviteur.
V.