Je vous prie, mon cher ami, de communiquer ce mémoire à Mr de Beaumont.
Tout languissant que je suis, je m'occupe de l'affaire du malheureux Sirven, et je mourrai consolé de toutes les injustices que j'ai éssuiées, si je peux parvenir à faire réparer des injustices plus criantes.
Avez vous fait commencer l'estampe des Calas? Il ne faut pas laisser refroidir la chaleur du public. Il oublie vite, et il passe aisément du procez des Calas à un opéra comique. De quoi se mêle le parlement de Pau de donner aussi sa démission? pour moi j'ai donné la mienne des vers et de la prose, et pourvu que la calomnie me laisse en paix, je mourrai tout doucement. En attendant je vis pour vous aimer.
V.
à Genêve 10e juin 1765