10e mai 1765
Vous saurez, monsieur, qu'un neveu de cet abbé Bazin que vous avez tant connu m'est venu apporter ces petits versiculets.
Je lui ai dit qu'il aurait dû vous les laisser faire; il en est convenu, et m'a répondu que c'était un très bon canevas, mais qu'il ne savait pas broder comme vous. Ce neveu de l'abbé Bazin est idolâtre d'Ovide, de Tibule, de Catule, et de monsieur le chevalier de Bouflers. Il m'a dit que s'il n'était pas si vieux il irait à Lunéville présenter son respect à la mère et au fils. Je crois qu'il s'amuserait beaucoup avec vous, car il est grand théologien. Son extrême dévotion enchanterait votre monarque. Adieu mr ayez toutes sortes de plaisirs et chantez les; votre vocation est d'être heureux, et de rendre heureux ceux qui ont l'honneur de vivre avec vous: j'en dis autant de madame de Bouflers et je me mets à ses pieds.
V.