1765-03-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Pierre Laurent Buirette de Belloy.

A peine je l'ai lu, mon cher confrère, que je vous en remercie du fond de mon cœur.
Je suis tout plein du retour d'Eustache de sr Pierre et des beaux vers que je viens de lire:

Vous me forcez, seigneur, d'etre plus grand que vous.

Et celui-ci, que je citerai souvent:

Plus je vis l'étranger, plus j'aimai ma patrie.

Que vous dirai je, mon cher confrère? Votre pièce fait aimer la France et votre personne. Voilà un genre nouveau dont vous serez le père; on en avait besoin, et je suis vivement persuadé que vous rendez service à la nation. Recevez encore une fois mes tendres remerciements.