1765-03-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Claude Ignace Pajot de Vaux.

Que n'ai-je pu, Monsieur, me trouver à l'arrivée du petit François dans ce monde! et que je vous suis obligé de m'avoir donné part de l'heureux accouchement de Madame vôtre femme! Je me flatte que la santé de la mère et du fils sont éxcellentes, elle est faitte ainsi que vous, pour donner de beaux enfans à la nation.
On ne fait à la cour que des petites bamboches, c'est en Franche Comté que sont les beaux hommes. Il n'y a pas d'apparence que je voie Mr vôtre fils au sortir de son enfance; ma vieillesse infirme me deffend de l'espérer. J'aurais dumoins voulu avoir la consolation de le voir dans son berceau. Je présente mes respects à la mère et à ses deux maris.

V.