1765-02-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

J'ai peur, mon cher frère, de ne vous avoir pas remercié de la bonté que vous avez eue de me faire avoir tant de livres, et de vous charger encor du paquet pour l'académie.
Il est bien étrange que ce qui est dans mon cœur ne se soit pas trouvé au bout de ma plume.

Mr Blin de St Maur me parle d'une édition de Racine avec des commentaires, qu'on entreprend par souscriptions. On ne me dit point quel est l'auteur de ces commentaires, mais je souscris aveuglément.

Permettez que j'insère icy une petite lettre pour Mr Blin de St Maur, qui viendra, ou enverra chez vous recevoir l'argent de la souscription.

Voulez vous bien souffrir aussi que je vous adresse ce petit billet pour Briasson? Je me flatte qu'enfin mes espérances ne seront pas trompées, et que je ne mourrai pas sans avoir vu paraître L'enciclopédie. Il me semble qu'il sera aisé d'envoier l'ouvrage sans bruit à chaque souscripteur, et de tromper l'avarice et la persécution.

On dit que Fréron est au fort L'Evêque, si celà est absolvit nunc pœna deos.

J'apprends que la pièce de mon ami Du Belloy a beaucoup de succez. Mais surtout, mon cher frère Ecr: l'inf: