23e 9bre 1764
Les hommes seraient trop heureux, mon cher frère, s'ils n'avaient à combattre que des erreurs semblables à celle qui impute au cardinal de Richelieu un très ennuieux, et très détestable Testament. Je ne crois pas qu'on ait jamais débité une morale plus pernicieuse, ni proposé de plus extravagants systêmes. J'ignore encor si Mr Marin a fait imprimer ma petite réponse que je crois polie et honnête. Si quelque considération particulière, dont je ne puis avoir connaissance, l'empêchait de faire sur celà ce qu'il m'a promis, je vous serais en ce cas très obligé de la donner à Merlin, et je crois que Mr Marin y donnerait volontiers son aveu; on ne pourait lui reprocher d'être l'éditeur; il n'aurait fait que ce que sa place éxige de lui. Il me semble nécessaire que l'ouvrage paraisse. Je suis dans le cas d'une légitime deffense; il ne serait pas bien à moi d'abandonner sur la fin de ma vie une opinion que j'ai soutenue pendant trente années. Je vous jure que je me rétracterais publiquement si on me donnait de bonnes raisons; mais il me semble qu'on en est bien loin.
Je compte vous envoier incessamment un petit ouvrage sur cette matière, composé par un de mes amis; j'espère que vous le trouverez assez sage.
Je suis bien sûr que ni vous, ni moi, nous ne nous rétracterons jamais au sujet d'Ecr: L'inf: