1764-10-20, de Louis Gabriel de Froulay à Voltaire [François Marie Arouet].

Le nombre de soins, de devoirs d'écritures et d'années dont je suis surchargé, Monsieur, joints au régime et aux remédes auxquels je suis assujetty, m'ont obligé d'abandonner mes propres affaires et de remettre, sous une pension, mes Commanderies au Vble Commun Trésor qui a bien voulu se charger de les faire administrer: malgré ces considérations, je feray ce qui dépendra de moy pour concourir à vos projets aussy justes que généreux et pour contribuer à votre satisfaction personnelle.

Mais comme l'arrangement en question est soumis à des formes et formalités dont l'Ordre de Malte ne peut s'éloigner soit par ses propres Constitutions, soit relativement aux Loix du Royaume, j'en conféreray avec notre amy Dargental que je compte voir après demain à Fontainebleau.

Je suis très touché et très flatté des sentimens que vous voulés bien me conserver; je les mérite par ceux de l'ancien, sincère et parfait attachement avec lequel j'ay l'honneur d'être, Monsieur, Votre très humble Et très obéissant serviteur

Le Bailly de Froullay