1764-10-01, de Charles Theodore von Sulzbach, Elector Palatine à Voltaire [François Marie Arouet].

Un oeil poché et une cuisse en compotte m'ont empêché de vous répondre à votre dernière lettre au sujet du curé et avec laquelle vous m'avéz envoié Le suplément au discours au Welches.
Je reçois à ce moment votre seconde lettre par laquelle vous me témoignez monsieur que vous vouléz decorer mon académie par votre association. Quoique je Lui ai absolument abandonné Le choix de ses membres par des raisons que vous devinerai aisément, je sçais seurement que les académiciens sont trop éclairés pour ne pas sentir le prix de vous voir de leur nombre; je ne peux que vous témoigner ma reconnoissance de vouloir bien mêler votre nom avec le leur. Soiéz persuadé mon cher vieux petit Suisse que touts les Frerons du monde ne pourront jamais diminuer la vraie estime que j'ai toujours eu pour la personne et le génie d'un homme tel que vous; Le critique âpre et amer ne balança jamais Virgile, Saluste ou Newton, et tel qui critiqua L'Eglise de St Pierre à Rome n'eût peut être pas été en état de dessiner un église de village. C'est avec ces sentiments que je serai toujours avec L'espoir de vous revoir encore

Votre bien affectionné

C. T. El.