1746-06-28, de Louis Bollioud-Mermet à Voltaire [François Marie Arouet].

L'honneur que les académies de Lyon se sont procuré, M. en vous admettant au nombre de leurs membres, n'a pas été l'unique objet de leur choix.
L'utilité que votre association promet à nos citoyens qui cultivent les sciences, et les beaux arts a suffi pour déterminer leur empressement. Il ne nous importe pas moins de consulter dans nos ouvrages la délicatesse de votre goût, que d'admirer dans les vôtres ce que nous ne présumons pas d'imiter. M. Pallu, dont j'éprouve les bontés dans toutes les occasions, et qui ne cesse de signaler son zèle pour l'avancement des lettres dans cette ville, m'a persuadé que si je n'avais pas l'avantage d'être personnellement connu de vous, M., le titre de votre confrère pouvait suppléer à ce défaut, et m'autoriser à vous demander quelques moments, et quelques coups d'œil pour un de mes essais académiques. Souffrez donc que j'interrompe vos occupations pour vous offrir cette ébauche comme un hommage dû à la supériorité de vos talents. J'espère que vous ne ferez pas à nos académies le tort de juger de leurs productions par cet ouvrage, mais que vous me rendrez assez de justice pour juger par les sentiments qu'elles ont à votre égard de ceux avec lesquels j'ai l'honneur d'être &c.