1764-08-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jacob Vernes.

Mon cher prètre de Baal, Olimpie est tout à fait de votre ressort.
Il me semble que l'hiérophante est un honnête homme qui pense à peu près comme vous, et qui est for tolérant. Au reste chacun peut à son gré jetter Olimpie dans le feu ou la sauver, et moy qui suis très tolérant je trouve très bon que chacun se réjouisse à sa mode. Au reste ce n'est point dans le temple qu'Olimpie se brûle mais dans la place qui est au devant du temple. La fumée gâterait les belles voûtes du sanctuaire. Il est vrai que cela est assez difficile à exécuter par des décorateurs ordinaires. Je vous prie de vouloir bien assurer de mon estime, de ma reconnaissance et de mes respects les traducteurs.

L'affaire des Calas, va bien, et ira très bien. On aura justice entière: mais on ne l'aura pas en un jour. Il est plus aisé de rouer un pauvre homme que de condamner un parlement. Nous avons déjà baucoup obtenu, et nous gagnerons bien davantage. Adieu, le malade vous embrasse.

V.