aux Délices 11 juin 1764
Je vous remercie, monsieur, de la bonté que vous avez eue de me faire part de vos découvertes et de vos observations.
Je m'applaudis de penser comme vous. J'ai toujours cru que la nature a de grandes ressources. Je suis dans un pays tout plein de ces productions terrestres que les savants s'obstinent à faire venir de la mer des Indes. Nous avons des cornes d'ammon de cent livres et de deux grains. Je n'ai jamais imaginé que de petites pierres plates et dentelées fussent des langues de chiens marins, ni que tous ces chiens de mer soient venus déposer quatre ou cinq mille langues sur les Alpes…. Il y a longtemps que je suis obligé de renoncer à toutes ces observations qui demandent de bons yeux. Les miens sont dans un triste état, et ne me permettent pas même de vous assurer de ma main avec quels sentiments d'une estime respectueuse, j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre &