1764-05-21, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Thérèse Geoffrin.

Mr Le Comte de Creutz, Madame, était bien digne de vous connaître, il mérite tout ce que vous m'avez fait l'honneur de me dire de lui.
S'il y avait un Empereur Julien au monde c'était chez lui qu'il devrait aller en ambassade, et non chez des gens qui font des auto da-fé et qui baisent la manche des moines. Il faut que la tête ait tourné au Sénat de Suède pour ne pas laisser un tel homme en France. Il y aurait fait du bien, et il est impossible d'en faire en Espagne.

Je vous souhaitte, Madame, les jours et l'estomach de Fontenelle, vous avez tout le reste. Agréez le respect du vieux de la montagne.

V.

Permettez la liberté que je prends de vous adresser l'incluse.