1764-03-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis Gaspard Fabry.

Je crois mon cher monsieur qu'il ne serait pas mal que nous dinassions et soupassions ensemble avec Mr de Verni.
Il est temps de représenter plus fortement que jamais au conseil, l'état de la province. Un de nos fléaux, est que nos paysans abandonnent la charue pour servir les génevois en qualité de lapidaires et d'horlogers. On a bien deffendu de faire de nouvaux vignobles, à plus forte raison doit on deffendre au cultivateur de travailler pour l'étranger à un art très inutile aux dépends de l'agriculture. Je n'ay fait au reste que jetter en hâte sur le papier mes réponses aux objections de Sédillot adoptées par mr d'Erigni.

Vous aurez sans doute dressé un mémoire détaillé dans le quel vous aurez aprofondi ce que je n'ay pu qu'effleurer.

J'ay l'honneur d'être avec tous les sentiments que vous connaissez

Monsieur

Votre très humble obéisst serviteur

Voltaire