1763-05-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jeanne Grâce Bosc Du Bouchet, comtesse d'Argental.

Mes saints anges je vous ai envoyé des Olimpies, des Zulimes sous l'enveloppe de Monsieur le duc de Pralin, et cependant j'ignore si vous les avez reçus.
Notre résident m'a dit qu'on luy arréta un jour à la poste de Paris un livre qu'il envoyait à mr de st Foy sous le couvert de M. le duc de Pralin. Rien n'est sacré. Je vous avertis que dans l'un de mes deux paquets il y avait une lettre assez importante du moins pour moy, que je vous adressais à cachet volant pour M. le président de Meynieres. J'ay cessé de vous écrire mes anges par la voye de Monsieur de Courteilles parce que je sçais qu'il est à la campagne.

J'attends vos ordres pour savoir comment je dois m'y prendre pour continuer à vous soumettre mes pensées et mes sentiments.

Mais comment vont vos yeux? J'ay bien de la peine avec les miens. Mais avec quoy n'ai-je pas de la peine?

A l'ombre de vos ailes.

V.