1763-05-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Les choses changent, mon cher frère, selon les temps.
Par le dernier ordinaire je souhaittais le débit de l'histoire générale, et par celui cy je souhaitte qu'on enferme tout sous quatre clefs jusqu'à nouvel ordre. Le Président de Ménière, et L'abbé Chauvelin prétendent qu'on m'a fourni quelques fausses dattes, et quelques faits peu éxacts sur les affaires du parlement; quoi que ces dattes et ces faits soient d'après les nouvelles écclésiastiques, dont assurément le parlement ne doit pas être mécontent. Il faut donc attendre les mémoires qu'on doit m'envoier; c'est pour le moment présent le seul parti que j'aie à prendre. Je vous écris très à la hâte, et je vous réïtère ma prière à propos du paquet de mr le Comte De Bruc.

Ecrazés l'infâme.