1763-03-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philippe Debrus.

Mr De Court n'a certainement écrit qu'avec les meilleures intentions du monde.
Je crois qu'on aurait tort de l'affliger et de le décourager. Il aurait encor plus de tort de faire publier son livre en France, avant que le parlement de Toulouse ait envoié ses procédures, et ses motifs, mais après cet envoi, je ne pense pas qu'il y ait le moindre risque. Il faudrait le consoler par un petit présent pour le dédommager du retardement et des cartons qu'on demande; je suis prêt d'y contribuer. Mr Debrus peut voir avec ses amis à peu près ce qu'il faudra. Soyons bien tranquiles, ayez grand soin de vôtre santé, Monsieur; je vous renvoie la Lettre de Mr Dumas qui m'a fait un extrême plaisir, et celle de ce pauvre mr De Court qui me rend sensible à son chagrin.