Le Parlement de Toulouse aiant condamné sur des indices Jean Calas négociant de Toulouse, protestant, à être rompu vif, et à expirer sur la roue, comme convaincu d'avoir étranglé son fils ainé en haine de la religion catholique; La veuve Calas et ses deux filles étant venues se jetter aux pieds du Roy, un conseil extraordinaire s'est tenu le Lundy 7^e Mars 1763, composé de tous les ministres d'état, de tous les conseillers d'état, et de tous les maîtres des requêtes.
Ce conseil en admettant la requête en cassation a ordonné d'une voix unanime, que le parlement de Toulouse enverrait incessamment les procédures et les motifs de son arrêt.

J'envois ces nouvelles à monsieur Bertrand. Il me semble qu'on devrait les insérer dans la gazette. Ma fluxion sur les yeux, qui continue toujours, et qui me menace de la perte de la vue, m'empêche d'avoir l'honneur de lui écrire. Je présente mille sincères respects à m^r et à mad^e de Freudenreik.

V^e

aux Délices 15^e Mars 1763