Je vous suis doublement redevable: vous m'avez honoré d'un très beau présent et vous m'avez instruit.
J'étais déjà persuadé, que les fiefs héréditaires avaient été connus dans presque toute l'Europe longtemps avant Charlemagne; et cela est bien naturel. Des Herules, des Goths, des Huns, des Vandales qui s'en vont de compagnie à la chasse ne sont pas d'humeur à perdre le partage qu'ils ont fait des dépouilles. J'ai toujours été de cette opinion. Vous l'avez mise au plus grand jour. La science, et la raison vous ont également servi. Je vous demande pardon, monsieur, de ne vous pas écrire de ma main: mais j'ai soixante et dix ans, je suis malade, et presque aveugle. Voici des trop fortes raisons. J'ai l'honneur d'être avec l'estime la plus respectueuse
Monsieur
Votre très humble, et très obéissant serviteur
Voltaire gentilhomme de la chambre du roi
Des Delices auprès de Geneve 21 mars 1763