1763-01-23, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philippe Debrus.

Je vous remercie, Monsieur, de la comunication de la Lettre de made Calas, du 18 janv.
J'en suis très content, mais je suis bien indigné que ce frère Bourges, et ce curé de st Etienne ne répondent pas à un avocat au conseil. Dieu veuille que ce Bourges ne soit pas un fripon, et que ce curé ne soit pas un lâche!

Je tremble pour la santé de mr De Gilbert de Voisin, il est vieux et infirme. Pour mr De Crosne, son mariage ne fera que rendre son cœur plus tendre envers une mère et deux filles, dont le sort est entre ses mains. C'est proprement du raporteur que tout dépend.

Je ne me console point que mon neveu qui est son ami et son allié soit à son abbaïe, mais je peux vous répondre qu'il l'a laissé aussi bien disposé que nous pouvons le désirer.

Je vous prie de ne donner communication du petit mot touchant mr le Duc de Praslin, qu'à des personnes très discrêtes, les ministres n'aiment point que leurs démarches soyent préssenties.

Je vous embrasse de tout mon cœur, vous et vos amis.