19e Xbre 1762, au château de Ferney
J'espère, monsieur, que le procez des Calas va bientôt commencer, et qu'on vous aura l'obligation d'avoir fait rendre justice à l'innocence, et de réprimer le fanatisme. En attendant, je vous supplie de vouloir bien donner vos soins à faire expédier au conseil, l'approbation, et la permission qu'on dit nécessaires pour valider l'échange que nous venons de faire avec l'Eglise de la terre où nous demeurons. J'ai donné cette terre à ma nièce, c'est en son nom que l'on agit, et je crois qu'il n'est question icy que d'une affaire de forme. Mais s'il faut un peu de protection pour l'accélérer, je vous supplie de me mander à qui il faut que je m'adresse.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, Monsieur, vôtre très humble et très obéïssant serviteur
Voltaire