1762-12-29, de Voltaire [François Marie Arouet] à Anne Rose Calas.

L'élargissement de vos filles, Madame, est un gage infaillible du succez de la cause de la vertu contre le fanatisme; le Conseil a trop d'honneur et trop de justice, pour ne pas venger le sang de vôtre mari, et pour ne pas signer l'arrêt que toute l'Europe a déjà dicté.

Je me flatte que j'apprendrai bientôt que la revision a été ordonnée, et cette revision est le gain du procez. Vous avez vu qu'à Paris on est plus éclairé, et plus humain qu'à Toulouse, et que la raison l'emporte sur le fanatisme, au lieu qu'en province, le fanatisme l'emporte sur la raison.

Persévérez dans vôtre généreuse entreprise, vous serez secondée par usto ceux qui ont quelque humanité. Je serai toujours, dans cette confiance, Vôtre très humble et très obéïssant serviteur

V.