1762-10-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philippe Debrus.

Je suis bien consolé, mon cher Monsieur, par vôtre convalescence, et je souffre mon mal plus patiemment, puisque le vôtre diminue.

J'ose vous prier de ménager un peu la sentimentalité et la faiblesse de cette pauvre made Calas. Il me parait qu'elle fait tout ce qu'elle peut. Jouissons de la satisfaction que nous devons attendre de voir bientôt l'infâme arrêt de Toulouse réformé, et ne troublons point une espérance, si bien fondée, par de vaines craintes. Mr D'Argental a la bonté de me rendre Compte de tout ce qui se passe. En vérité, les choses vont beaucoup mieux que je n'osais l'espérer. Je vous dirai bien des choses, dès que je pourai sortir.