à Ferney 20 Septb. [1762]
J'ay besoin plus que jamais de la tranquilité de la retraitte mon grand magistrat, mon indulgent et aimable philosophe; me voylà aux prises avec des ducs, des acteurs, des décorateurs.
Tout cela ne convient pas trop à mon âge. J'imagine qu'on est plus à soy dans le beau châtau de la Marche. Rien n'est plus triste que les plaisirs quand on n'a point de Santé, et qu'on perd ses oreilles.
J'ai reçu une nouvelle estampe dessinée par mr de Voge. Nouvaux remerciments à vous faire, mais il faut qu'il en ait sa part. Je vous prie de permettre qu'il trouve dans cette lettre les expressions de ma reconnaissance. Je suis trop languissant, trop misérable pour écrire à d'autres qu'à vous. Nous verrons si avant votre départ pour Paris je serai assez heureux pour venir vous dire que vous n'aurez jamais de serviteur plus tendrement attaché que
V.